« Il y a l'avenir qui se fait et l'avenir qu'on fait. L'avenir réel se compose des deux.  »
- Émile Auguste Chartier -

Dans le contexte mondial et technologique actuel, les transformations économiques, sociales et humaines se poursuivent à un rythme incessant. Peu d'entreprises peuvent se targuer de ne pas être affectées par des périodes de turbulence. Lorsque la tempête se lève, les yeux se tournent vers le capitaine pour obtenir une direction et pour se faire rassurer. Devant une telle situation, le dirigeant doit jouer un rôle plus actif et démontrer sa capacité à mobiliser son équipe pour affronter la tempête.

Que la situation soit bonne ou qu'elle soit difficile pour l'entreprise, la période de turbulence amène des préoccupations chez les employés et, si elle est bien canalisée par le dirigeant, elle peut contribuer à les mobiliser pour permettre à l'entreprise de se démarquer et d'atteindre ses objectifs. Voici quelques conseils pour tout dirigeant qui voit arriver une période de turbulence.

Gardez le cap sur le long terme

Une vision projetée bien au-delà d’une situation temporaire fait foi de la conviction du capitaine à se rendre au-delà de la tempête. Un bon leader s'active rapidement lorsqu'il fait face à une crise et il se démarque par sa capacité à rallier son équipe autour de sa vision de l'avenir de l'entreprise, et ce, même si les difficultés à court terme peuvent imposer des sacrifices. Un contre-exemple, éloquent actuellement, est représenté par certains grands constructeurs d'automobiles qui n'ont pu ni par leur vision, ni par leurs actes, susciter la confiance requise en temps de crise. Dans un environnement qui a grandement changé, la force de la conviction n'est donc pas suffisante. Il est essentiel que l'équipe croie en la viabilité de la vision proposée et observe que le dirigeant prend des décisions cohérentes et conséquentes envers celle-ci. Ce n'est donc pas le temps de couper trop largement dans les projets porteurs à plus longue échéance (recherche et développement clés, projet d'innovation, développement de compétences, etc.), uniquement pour maintenir des résultats à court terme.

Quelques conseils

  • Veillez à confronter la vision à plus long terme avec le contexte changeant pour déterminer les doutes pouvant être soulevés et, au besoin, faites un exercice de réalignement de la vision avec l'équipe de direction.
  • Tenez des rencontres plus régulières avec le personnel pour rappeler les objectifs stratégiques et présenter distinctement les mesures de prudence à court terme et les actions importantes à maintenir pour le long terme.
  • Réassignez les employés moins occupés à des projets stratégiques pour ainsi accélérer leur réalisation.

Soyez présent et transparent

En période de turbulence, l'insécurité est un terreau fertile pour la multiplication des rumeurs et l'émergence de doutes. Ce n'est donc pas le moment pour le dirigeant de s'enfermer dans son bureau ou de trop s'éloigner des opérations. La présence près de son équipe, l'écoute des craintes et des questionnements, ainsi que l'encouragement à se dépasser sont tous des activités de communication importantes à exercer. Quoi faire toutefois lorsque le capitaine lui-même devient anxieux ou inquiet? Devant une telle situation, il faut absolument prendre un temps de recul pour éviter de contaminer le climat d'équipe, notamment en discutant avec des pairs ou en obtenant des conseils externes. L'objectif est de se recentrer sur un plan d'action réaliste et de ramener un discours porteur d'espoir. Le leadership, tout en étant authentique, doit demeurer solide et clair par rapport à la vision et rassurer quant à la position de l'entreprise. Cet équilibre peut être, bien sûr, difficile à garder.

Si de mauvaises nouvelles doivent être annoncées (perte de contrats, mises à pied, etc.), il est essentiel d'annoncer clairement la situation et ses causes, les mesures déjà prises ou envisagées pour améliorer la situation et comment l'équipe peut contribuer, dans ses actions au quotidien, à traverser la crise.

Quelques conseils

  • Même si vous n'avez pas de nouvelles informations, maintenez les communications régulières (il vaut mieux dire que vous êtes toujours activement à chercher des solutions plutôt que de laisser la place au questionnement et au doute : la communication a horreur du vide).
  • Assurez-vous d'expliquer clairement le motif de vos actions et de vos demandes pour éviter que de fausses interprétations en découlent (vous ne voulez pas que votre insistance à propos d'un compte à recevoir soit comprise à tort comme un problème de liquidités).
  • Faites davantage de renforcement lorsque des comportements positifs sont observés et réalignez toute action non pertinente en expliquant pourquoi.

Priorisez votre équipe

Une des préoccupations revenant systématiquement au premier plan au cours des dernières années a été la difficulté à attirer et à retenir une main-d'œuvre qualifiée. Or, une fois la tempête passée, la démographie va immanquablement ramener ce défi au premier plan. Ce n'est donc pas le moment de laisser aller, aux premiers signes de difficulté, de nouveaux talents ardemment recrutés. Un sondage récent montre de fait que la plupart des employeurs privilégient les baisses de salaires, le temps partagé et la réduction du temps de travail aux coupures de postes. Plus une entreprise aura une attitude proactive dans la gestion de sa main-d'œuvre et plus elle prendra soin de ses employés, moins leur motivation en pâtira. C'est par temps de crise que l'on voit réellement les « employeurs de choix » se démarquer.

Quelques conseils

  • Rehaussez le talent de votre équipe en recrutant de grands performants devenus disponibles sur le marché et n'embauchez pas à rabais pour autant.
  • Impliquez les employés dans la recherche de solutions innovantes pour maintenir la compétitivité de l'entreprise.
  • Montrez à vos employés que vous croyez en eux en les aidant à se développer dans les champs d'expertise essentiels pour l'avenir de votre entreprise.