Souper leadership – Octobre 2011 – Québec
Voici le résumé des échanges entre les invités du souper leadership Alia Conseil, deuxième édition. Ces leaders ont été amenés à discuter autour de quatre questions liées à la transformation du leadership à la venue des jeunes, autour de la table de la chef Marie Chantal Lepage, du Château Bonne Entente. Les discussions se sont articulées sous la forme de débats où les jeunes et les leaders expérimentés étaient invités à répondre à tour de rôle.
1. Qu’est-ce que le leadership pour vous?
Jeunes
Le leader est celui qui dégage la vision et les objectifs à atteindre, pour ensuite rassembler les gens autour de ces objectifs. Le leader a une bonne capacité d’écoute, il s’aperçoit rapidement des difficultés et des manques. Il est créatif, il fait confiance aux gens qui l’entourent, il sait déléguer. Le leader est celui qui prend les décisions lorsque le moment ou la situation l’imposent. Le leader est inspirant, il donne le goût aux gens de le suivre. Être un leader, c’est être reconnu dans les yeux de l’autre. Le leadership est donc accordé et non acquis. Le leader pousse au dépassement. Le leadership est lié à la notion d’influence. Tant dans la vie sociale, la famille, le travail ou dans la société, le leadership inspire et fait avancer les groupes. L’exercice du leadership se fait dans différents contextes.
Expérimentés
La qualité première d’un leader est qu’il voit souvent ce que les autres ne voient pas. Il sait s’entourer des bonnes personnes. Il est visionnaire, motivateur, il sécurise. Des équipes sans leader ont perdu leur momentum, leur énergie. On peut dissocier le leader de la fonction de gestion. C’est dans tous les domaines que l’on voit l’émergence du leadership. Le leader donne de la cohérence. Il saura comment tirer le meilleur de la personne. Le leadership est inné, c’est la personnalité, la passion, l’exemple. Tu l’as ou tu ne l’as pas. Ça se raffine, mais ça prend une base. Il faut croire en ce que l’on fait, il faut avoir une certaine carapace pour jouer un rôle de leader. Un piège est possible pour le leader, se penser seul leader! Il y a plusieurs personnes qui peuvent contribuer au leadership de l’équipe. Il faut aussi reconnaître les deuxièmes, les gens qui travaillent dans le chemin du leader. Parfois, le leader peut admettre qu’il n’est pas la meilleure personne pour réaliser certaines actions. Le leader reconnaît le droit d’auteur, l’implication et la contribution des autres. Le bon leader met la lumière sur les autres. Certains collègues ont beaucoup d’influence sur l’équipe.
Le leader est celui qui est en mesure de faire changer les autres de point de vue. Il a de l’audace, il affirme avant tout le monde la direction à prendre. Ça prend du courage pour montrer la voie. Le leader accorde le droit à l’erreur. C’est une grande responsabilité d’être leader, cela amène un isolement, une solitude. C’est lui qui porte les résultats de l’équipe. Le leader est capable de vivre dans le doute. Il apprend à vivre avec cette ambiguïté, avec l’expérience, il s’en porte mieux. La peur du leader peut être un mécanisme de protection pour l’équipe puisqu’elle amène un équilibre entre le courage et l’anxiété. La peur est à ce stade saine, puisque sans peur, il n’y a pas de nécessité de courage. Le leader doit gérer les risques, doit persévérer sans toutefois s’entêter. Le leader est un bon pédagogue et un bon apprenant… Il sait montrer et apprendre! Pour gérer son anxiété, le leader peut aussi partager la prise de décision avec son équipe. D’où l’importance d’avoir des collaborateurs de qualité.
2. Quels sont les plus grands enjeux des leaders de demain?
Jeunes
Le leader sera confronté à une nouvelle génération de travailleurs qui pensent beaucoup à eux. Les jeunes veulent décider, veulent être leur propre patron, ne veulent pas être encadrés. Un autre enjeu est la technologie, les jeunes s’attendront à travailler pour une organisation qui a des outils technologiques à la fine pointe. Aussi, la préoccupation environnementale sera de plus en plus présente dans la tête des jeunes.
Expérimentés
Les jeunes d’aujourd’hui n’ont peur de rien. Il n’y a plus de limite! La technologie peut nous aider, mais par contre elle peut aussi nous nuire, car si tout est automatisé, nous perdrons nos compétences de base. On dirait que l’entrepreneuriat est en augmentation puisque plusieurs jeunes sont déçus par leur expérience en emploi, dans l’organisation. Les jeunes sont plutôt exigeants et veulent du contrôle. Il ne faut pas confondre cette recherche de contrôle avec l’entrepreneuriat. Il faudra comme leader s’adapter aux nouvelles réalités. Les jeunes vont sur Facebook et autres médias sociaux, échangent de l’information, trouvent des réponses. Il faut les laisser s’épanouir à leur façon.
Il faudra trouver un trait d’union entre les jeunes et les expérimentés. Le leader d’aujourd’hui doit aider le leader du futur à comprendre. Le leader d’aujourd’hui doit trouver les leaders du futur. On passe du « on doit faire » à « pourquoi on devrait faire? » Le leader doit demander aux jeunes comment les encadrer, connaître leurs besoins. Le vieux leader doit apprendre à avoir de l’ouverture face aux jeunes et à la nouvelle réalité. Le jeune leader doit apprendre à être patient. Ce n’est pas quand tout va vite que nous travaillons le mieux. Il faut réapprendre la lenteur. Il y a actuellement une cassure, car les jeunes ne tolèrent pas ce que les boomers ont subi. Ceux-ci enduraient toute leur vie en attendant de prendre leur retraite et de vivre des expériences. Les jeunes sont beaucoup plus équilibrés, ils vivent pleinement, ils concilient vie personnelle, vie professionnelle. Ils assument leur vie, leurs aspirations. Les jeunes veulent travailler efficacement et veulent du sens. Les anciens paradigmes ne s’appliquent plus à la réalité actuelle. Les jeunes cherchent une entreprise où ils seront reconnus.
Il faudra arriver à se comprendre, tous de différentes générations. Il faudra toucher les jeunes dans leurs valeurs. Il faut transférer le savoir–faire, mais aussi le savoir-être. Il faut maintenir la relation avec les jeunes, développer une qualité de relations et une crédibilité. Les jeunes ne resteront pas s’ils n’estiment pas leur supérieur immédiat.
Deux caractéristiques sont importantes pour les leaders de demain : la souplesse et la flexibilité. Ils devront naviguer et s’ajuster au nouveau contexte.
3. Qu’est-ce qui vous motive à l’idée d’assumer un rôle de leader?
Jeunes
Maintenant, les jeunes veulent se développer et non pas rester dans l’organisation pour le statut ou le poste. Le défi pour les jeunes leaders est de restimuler les gens qui sont un peu désabusés. Être un leader, c’est avoir une passion.
Expérimentés
Faire grandir les gens, focaliser sur les forces, les amener à se dépasser. Créer des synergies. Transférer mes connaissances, préparer la relève. Danser avec les défis de l’organisation. L’amour de la sincérité, l’authenticité de la relation, l’influence du savoir-être. Avoir un but commun, inspirer. Faire avancer les gens, les dossiers, faire mieux, bonifier, améliorer, surtout éviter le « surplace ». Le leader veut être reconnu. Il veut être inspirant, mais pour cela il doit être inspiré.
4. Comment le leader se ressource-t-il?
Jeunes
Se connecter au terrain, sortir de sa zone de confort.
Expérimentés
Se dégager des opérations courantes, prendre du recul, s’impliquer, faire du bénévolat, méditer.
Nous tenons à remercier les invités de ce souper qui ont contribué à la réflexion sur la transformation du leadership et qui ont rendu possible cette soirée délicieuse.
Un résumé d’échanges sera fait pour chaque souper leadership organisé par Alia Conseil et rendu disponible sur demande.
Merci à Marie-Chantal Lepage, chef Château Bonne Entente, Nathalie Quirion, Jean Domingue, Emmanuel, Joliette, Sabrina, Simon, Pierre Métivier, Jocelin Dumas, Michelle Collard, directrice Alia Conseil, Hugo Privé, associé Alia Conseil.