Il ne sera pas étonnant à l’avenir de voir un jeune travailleur refuser de collaborer à un projet qui ne respecte pas ses valeurs. Par exemple, un projet minier où les droits de l’homme ne seraient pas respectés. De plus en plus, les personnes recherchent des organisations qui ont des valeurs et un management éthique, qui guident leurs choix et décisions. Toute organisation devrait se doter d’un guide éthique qui sert d’outil aux gestionnaires qui se retrouvent de plus en plus fréquemment devant des situations polarisées, ambiguës et complexes.>

En effet, l’heure est au questionnement, tant dans notre société que dans nos organisations. On se préoccupe davantage de l’environnement et de l’héritage que nous laisserons aux générations futures. Pas encore assez aux yeux de certains, mais c’est une tendance lourde. D’autre part, les organisations doivent se doter de mécanismes de gouvernance qui vont les prémunir quant aux problématiques de corruptions ou de fraudes comme vues récemment dans l’actualité. En effet, ces scandales ont miné la confiance des employés et engendré un certain cynisme et un désengagement au sein de plusieurs organisations.

Nous sommes à même de constater l’impact de ces phénomènes sur les tendances émergentes comme l’éthique organisationnelle. L’éthique organisationnelle est basée sur des composantes provenant de trois dimensions : la gouvernance, la structure et les opérations. L’éthique organisationnelle représente l’ensemble des efforts déployés par une organisation pour adopter et mettre en application des pratiques et des comportements basés sur des valeurs et des règles reconnues et partagées par l’ensemble des acteurs concernés.

Il est maintenant approprié de faire connaître les pratiques organisationnelles qualifiées d’exemplaires. Que ce soit au niveau des pratiques de gestion, du processus décisionnel, de la gestion de la qualité, des opérations, des relations avec les clients, l’éthique organisationnelle peut s’y refléter. Tout est dans la façon dont les choses sont faites. Comment les parties prenantes se sentent-elles concernées? Comment les employés et la clientèle sont-ils informés?

Si nous nous inspirons des pratiques des meilleurs, le fait de partager la vision de l’organisation à tous les niveaux de manière à engager les employés dans un projet commun, significatif et intègre contribue à l’éthique organisationnelle.

De plus, l’implication du personnel en amont dans l’identification et la définition des valeurs fondamentales de gestion pourrait dégager l’ADN favorable à l’éthique organisationnelle.

Enfin, définir des paramètres clairs en matière de gouvernance et prôner le développement durable dans les choix d’entreprise pourraient aussi contribuer à la culture de l’éthique.

Le gestionnaire qui se soucie de l’éthique dans son équipe pourrait prendre comme baromètre plus concret la confiance. En fait, si les gens se sentent à l’aise de parler, qu’ils sont invités à amener les points de préoccupations pour améliorer ou régler les problématiques, le climat de confiance devient un indicateur de santé organisationnelle. L’éthique doit être vue comme une base culturelle préventive, qui favorise les comportements d’ouverture et de dialogue plutôt que d'être perçue comme un sujet négatif qui s’applique aux fautifs. L’éthique, si l'on veut qu’elle devienne une pratique exemplaire, il faut la retrouver dans tous les milieux, y compris dans ceux où tout est ou semble être irréprochable.

De plus, il est clair que la dimension « éthique » de l’organisation occupe une place prépondérante aux yeux de ses futurs employés. Les nouveaux joueurs sur le marché du travail évaluent les employeurs actuels et potentiels en fonction de leurs valeurs et pratiques de gestion. Le management éthique ne saurait être dissocié de la notion de responsabilité sociale. Dans cette perspective, l’entreprise doit prendre conscience de sa responsabilité au sens large. Elle doit réfléchir aux conséquences des stratégies corporatives sur l’environnement économique, écologique et social.

Vos pratiques d'éthique organisationnelle sauront-elles inspirer les nouvelles générations?