Quand les mots deviennent des mondes…
En tant que chef d’entreprise, on a des croyances, implicites ou explicites. Ces croyances guident nos actions, au plan individuel comme au niveau organisationnel. Nos croyances viennent de nos expériences passées, de notre éducation, de nos valeurs. Ce sont nos croyances qui nous amènent à interpréter la réalité d’une façon ou d’une autre. Une même réalité ne sera pas perçue de la même façon, dépendamment de nos croyances.
Lorsqu’on apprécie le positif, le positif s’accentue, il gagne de la valeur, on lui accorde plus d’importance. Mais si on a des croyances fondamentalement pessimistes, alors on cherchera toutes les preuves qui peuvent nous confirmer ces doutes et craintes.
Les croyances en tant que chef
La vision du chef d’entreprise influence donc l’avenir de son organisation. Fait-il des frontières ou des obstacles des défis à relever ou des embuches.
Il importe de développer des croyances optimistes ou moins critiques et de développer sa capacité à percevoir des opportunités et des défis à relever devant les obstacles. Il s’agit de pouvoir trouver un sens aux situations difficiles car notre attitude sera déterminante pour les gestes que l’on va poser ensuite.
Un autre angle à considérer est l’impact des croyances que l’on entretient envers ses employés car celles-ci sont déterminantes pour leur estime et même leur performance.
Des études ont démontré, autant dans la cours d’école que dans les tours à bureaux, qu’il existe un effet appelé Effet Pygmalion. Le fait de croire qu’une personne est particulièrement douée ou particulièrement stupide affecte inconsciemment la réaction de la personne en position d’autorité, qui elle-même a un impact considérable sur la performance du subordonné.
Si vous croyez qu’un employé est vraiment talentueux et qu’il présente un haut potentiel, vous allez modifier votre attitude à son égard. Sans même vous en rendre compte vous remarquerez plus facilement ses bons coups. Vous verrez plus facilement ses qualités. Et si je mesurais sa performance, il serait effectivement plus performant que ses collègues, même si initialement il affichait une performance similaire.
À force de voir le positif de cet employé, vous l’avez renforcé. Il est effectivement devenu un travailleur très performant, qui a pris confiance en lui. Et cela confirme vos croyances, alimentant un cercle virtueux.
Imaginez maintenant que vous entretenez des croyances négatives, fondées ou pas, à l’égard de d’autres individus. Selon l’effet Pygmalion, vous auriez, sans même le vouloir, un effet freinant sur leur développement. Ils seront sans doute moins performants et ils auront une faible estime d’eux-même. Ce qui confirmerait vos croyances initiales. C’est un cercle vicieux.
En tant que gestionnaire, on a un devoir de réguler nos croyances, car elles peuvent avoir un impact significatif pour nos subordonnés.
Pour tirer un maximum du potentiel de nos employés, encore faut-il croire qu’ils ont un potentiel.
Au niveau organisationnel : les croyances sont à la base de la vision stratégique
Pour atteindre ses objectifs d’entreprise, le chef doit avoir une vision claire de ses ambitions et de la destination où il veut amener son équipe. Si ses croyances sur la capacité de son organisation, les possibilités du marché, la compétition externe sont floues et vaguement pessimistes, l’entreprise performera de manière peu satisfaisante et peut-être même vaguement décevante.
Il importe donc de développer des croyances optimistes, mais aussi à l’égard des autres et des équipes, car seul on ne peut pas actualiser la vision d’entreprise. La planification stratégique peut être faite de façon rigoureuse sans toutefois mener vers un projet organisationnel porteur puisque les gens n’y auront pas été associés.
Si on se sent entouré de gens qui n’exploitent pas pleinement leurs forces, nous aurons le réflexe de tout faire seul sans partager les décisions stratégiques. Or, si le chef se sent entouré de gens compétents, il aura plus de facilité à les impliquer dans les discussions portant sur l’avenir de l’entreprise et par le fait même, fera émerger le potentiel et le côté positif de ceux-ci.
Alors êtes-vous un chef qui a une vision positive du monde qui l’entoure?