Qu’ont en commun Apple, Google, Instagram, Tesla, Eataly, Netflix et IKEA? Toutes ces entreprises font partie de la liste des 50 entreprises les plus innovantes au monde selon Fast Company (2015). Elles sont toutes des entreprises qui ont à leur tête un dirigeant qui a osé faire les choses différemment, Steeve Jobs étant certainement parmi les plus célèbres d’entre eux. Un peu à l’image de ce que ce dernier disait à propos de son concurrent Microsoft, le problème de plusieurs entreprises est qu’elles n’ont pas suffisamment d’idées originales, novatrices (YouTube, entrevue Steve Jobs, 1996).

Avoir le courage de changer

Ainsi, à plus petite échelle, chacun gagnerait probablement à se laisser inspirer par de tels exemples de leadership et d’innovation, en osant changer ses méthodes de travail, ses façons de penser, mais cela demande du courage, car changer, c’est risquer, c’est plonger vers l’inconnu. Or, ne pas chercher à changer, à s’améliorer constamment, à innover, c’est risquer encore davantage. C’est risquer que, sans s’en rendre vraiment compte, chacun de nous individuellement, mais aussi collectivement comme entreprise, nous prenions un retard qui devienne irrattrapable avec le temps. C’est risquer la pérennité de l’organisation. En effet, « quand il s’agit de la création de l’avenir, la seule chose plus inquiétante que la perspective d’un trop grand nombre de changements est la perspective de trop peu de changements, en particulier dans une économie où il y a trop de concurrents pour trop peu de clients avec des produits et des services qui ont l’air trop semblables » (traduction libre, Taylor, 2009). C’est pourquoi il est impérativement important que chacun contribue au processus de changement, d’innovation et saisisse les opportunités que les concurrents ne voient pas, pour que son entreprise se place en tête de file de son domaine. Les habiletés d’innovation constitueraient même selon les dires de certains auteurs, la recette secrète du succès organisationnel (Dyer et al., 2009).

Les habiletés d’innovation

Alors qu’ils ont effectué une recherche sur les habitudes des personnes innovatrices de nature, une équipe de chercheurs de Harvard (Dyer et al., 2009) a réalisé que celles-ci possédaient tous cinq habiletés essentielles, soit la capacité à 1) associer, 2) questionner, 3) observer, 4) expérimenter et 5) réseauter.

Ainsi, ces personnes avaient l’habitude d’associer entre elles des choses qui n’auraient pas eu de lien apparent à premier abord (Dyer et al., 2009). Bien que cette première habitude puisse avoir l’air difficile à acquérir, il serait possible de s’améliorer si l’on s’exerce suffisamment. Par exemple, plutôt que de viser comme objectif de générer une idée grandiose, il est souvent préférable de débuter en empruntant des idées à des domaines professionnels différents du nôtre, pour en faire une toute autre application (Lombardo et Eicheinger, 2009). S’inspirer des autres domaines pourrait permettre d’amener des idées innovantes et de mettre en place des changements qui propulseront l’entreprise vers l’avant, surtout si les pratiques que vous observez dans d’autres domaines viennent remettre en question des façons de faire bien ancrées (Taylor, 2009).

Selon Dyer et ses collègues (2009), la deuxième habitude des gens innovants, et certainement la plus importante de toutes, est la capacité à poser les bonnes questions. En fait, ces gens se demanderaient constamment comment ils pourraient changer les choses. Ils se poseraient essentiellement trois questions, c’est-à-dire pourquoi, pourquoi pas et qu’est-ce qui arriverait si… Ils joueraient souvent l’avocat du diable et chercheraient à surprendre leurs collègues en posant des questions auxquelles personne ne se serait attendu.

Les personnes novatrices seraient aussi attentives à l’environnement qui les entoure. Elles observeraient autant les comportements des clients potentiels que des concurrents, ce qui agirait comme une source d’inspiration (Dyer et al., 2009).

Une autre habitude des personnes ayant de fortes habiletés à changer et à innover serait qu’elles expérimenteraient différentes choses (Dyer et al., 2009). Ainsi, ces expériences pourraient être de plus ou moins grande ampleur, telles qu’accepter d’aller travailler à l’étranger ou simplement se rendre plus souvent sur le terrain, sortir de son environnement régulier. Évidemment, cela présuppose une ouverture et une curiosité à l’environnement externe, de même qu’une flexibilité et une adaptabilité aux nouveautés et aux changements.

Enfin, la cinquième habitude à développer serait le réseautage. À cet effet, Dyer et ses collègues (2009) suggèrent qu’une façon simple d’améliorer ses capacités d’innovation consiste à communiquer avec les personnes que vous connaissez qui sont créatives et à leur demander de vous aider à générer de nouvelles idées.

Par ailleurs, mentionnons qu’une fois que de nouvelles idées auront été générées et qu’il viendra le temps de les implanter, faire appel à son réseau sera aussi bien indiqué. En effet, tout comme pour la création de nouvelles idées et de nouveaux projets, lorsque des changements majeurs prennent place au sein de l’organisation, il est primordial de savoir bien s’entourer.

 

Références

DYER, J. H., H. Greygerson & C. L. Christensen (2009). The Innovator’s DNA, HBR. https://hbr.org/2009/12/the-innovators-dna?cm_sp=Topics-_-Links-_-Read%20These%20First

FAST COMPANY (2015). The world’s 50 most innovative companies. http://www.fastcompany.com/section/most-innovative-companies-2015
LOMBARDO, M. M. & R. W. Eicheinger (2009). Améliorer les performances : un guide de développement et de coaching, 5e édition, 701 p.
Steve Jobs (1996). « Steve Jobs on Microsoft », YouTube. https://www.youtube.com/watch?v=upzKj-1HaKw
TAYLOR, B. (2009). The 10 questions every change agent must answer, HBR, https://hbr.org/2009/06/the-10-questions-every-change