La science du management s’intéresse depuis toujours à la façon dont se développe le leadership et plus spécifiquement aux manières les plus efficaces de développer les leaders.

 

Quant à elles, les neurosciences s’intéressent à la structure et au fonctionnement du système nerveux en nous révélant depuis 50 ans les mystères et merveilles de l’interactivité des zones cérébrales et des réseaux neuronaux. Les neurosciences peuvent-elles apporter un éclairage nouveau sur les connaissances en management?

 

Le Big Bang de la rencontre des sciences permettra-t-il le développement du neuroleadership? Il s’agit très certainement d’une piste à suivre pour qui s’intéresse au management et surtout dans les contextes de turbulence dans lesquels les organisations évoluent maintenant.
Les neurosciences représentent la branche de la biologie qui étudie le système nerveux. Elles comportent deux principales catégories communiquant entre elles, sans rapport hiérarchique, soit :

    • les sciences biologiques (neurobiologie) qui s’intéressent davantage à la structure du cerveau;

    • les sciences cognitives (neurosciences cognitives), plus près de la psychologie et des sciences sociales, qui s’intéressent particulièrement à son fonctionnement.

 

La rapidité à laquelle se sont développées les neurosciences cognitives dans les dernières années n’est pas étrangère au développement des technologies d’imagerie cérébrale. En effet, l’électroencéphalographie permet de mesurer les ondes électriques du cerveau et l’IRMF (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle) permet de visualiser les organes et tissus mous du cerveau avec grande précision. Ces technologies permettent de visualiser ce qui se passe dans notre cerveau lorsque nous ressentons, pensons et nous activons, et ce, en temps réel. Ces découvertes ouvrent une large fenêtre de connaissances. Elles nous révèlent les secrets du fonctionnement du cerveau et de ses possibilités de transformation. Elles nous aident à comprendre sa complexité et sa richesse. Elles nous donnent des enseignements nous permettant de mieux comprendre comment nous utilisons nos capacités. Parallèlement aux nouvelles découvertes des neurosciences cognitives, l’efficacité des méthodes traditionnelles de développement du leadership est remise en cause. De plus, le contexte de turbulence dans lequel sont plongées plusieurs organisations amène les chercheurs, les praticiens et les professionnels à trouver des réponses ailleurs aux défis d’aujourd’hui.

C’est dans ce contexte que le neuroleadership (neuromanagement) apparaît. Il s’intéresse à la façon dont les individus dans un environnement social donné prennent des décisions; cherchent à résoudre des problèmes; collaborent et influencent les autres; facilitent le changement de façon à saisir concrètement les facteurs déterminants qui créent des milieux mobilisateurs et collaboratifs.

Une question essentielle à se poser porte sur le potentiel et les possibilités d’application des découvertes des neurosciences cognitives dans le domaine du leadership et du management.

Un exemple : les neurones miroirs

Les découvertes des neurones miroirs par les équipes de scientifiques nous expliquent le phénomène de l’empathie. En effet, diverses expériences démontrent que lorsqu’une personne vit une émotion comme la tristesse, des zones cérébrales et des réseaux neuronaux s’activent. Les neurones miroirs nous démontrent que les mêmes zones cérébrales et réseaux neuronaux sont activés chez les personnes qui sont en interaction avec la personne qui est triste. Ainsi, dans ce monde en turbulence (changements), le leader capable d’anticiper les émotions vécues par son personnel sera à même d’ajuster son type de leadership, optimisant ainsi ses possibilités de garder son équipe mobilisée et engagée.

Pour terminer, une mise en garde apparaît nécessaire. Les applications des découvertes des neurosciences cognitives sont certes prometteuses, mais encore à un stade embryonnaire. Il est donc essentiel de garder un œil critique et d’éviter les conclusions trop hâtives...

Alia Conseil accompagne les leaders pour maximiser leur impact de gestion et c’est dans cet esprit que la réflexion sur le neuroleadership s’inscrit.