Qu’on le veuille ou non, la créativité, pour l’organisation, est devenue comme l’oxygène pour les plantes. Sans créativité, les organisations ne seraient pas en mesure de s’adapter et de relever les défis et la complexité actuelle. À cet effet, plusieurs formes d’intelligence sont requises dans les équipes de travail. Il ne suffit plus d’avoir une intelligence rationnelle, logique et mathématique. De plus en plus, des intelligences plus émotives, artistiques, interpersonnelles et spatiales sont utiles pour imaginer le monde autrement et arriver à performer adéquatement. Pour que ces diverses formes d’intelligence soient mises en force dans nos équipes, différentes stratégies d’émergence et de maintien doivent être en place. Tant dans l’organisation du travail, la prise de décision, la réflexion stratégique et la résolution de problèmes, l’ouverture à la prise de risques ainsi que l’émulation doivent être présentes. Dans cette réalité, le gestionnaire prend une place prépondérante puisque c’est lui qui donnera le ton en valorisant ou non cette approche créative.


Comme le psychologue hongrois Mihàly Csiksentmihalya l’a énoncé en 2006, il existe une créativité avec un petit « c ». Cette créativité est celle qui est utile au quotidien dans nos organisations. Or, pour révolutionner les façons de faire et avoir un impact important sur tout un système, c’est plutôt la créativité avec un grand « C » dont l’organisation a besoin. Pourquoi l’organisation ne se doterait-elle pas de mécanismes lui permettant d’intégrer la créativité dans ses principaux processus? De plus, les initiatives novatrices pourraient être reconnues et valorisées et ainsi contribuer à favoriser une culture de partage. Cette culture de partage a nécessairement un effet sur la créativité puisque tous les petits « c » sont appelés à se connecter.


Le temps est important pour vivre réellement la créativité et l’innovation dans une organisation. En effet, le processus créatif se compose en cinq phases qui requièrent du temps : l’exploration, la focalisation, l’incubation, l’illumination et la vérification. Les bonnes idées et les solutions nouvelles arrivent rarement dans une réunion avec un ordre du jour bien défini et un temps bien compté. D’ailleurs, avec un format de réunion serré et efficace, nous passons de la première phase d’exploration à la cinquième phase, la vérification. D’ailleurs, pour franchir les autres phases (focalisation, incubation et illumination), il peut être pertinent de s’imprégner de milieux autres que celui d’appartenance. Dans le même sens, il est riche de mélanger les équipes pour des réunions de travail, de nommer des gestionnaires de projet différents de ceux identifiés habituellement et de faire une rotation des gestionnaires.


Évidemment, les efforts et réflexes de créativité devraient être intégrés au processus d’évaluation du rendement. Tous les membres de l’organisation doivent sentir que la créativité est une priorité et qu’elle est essentielle à l’avenir de l’organisation. Prendre le temps de se concentrer à bien faire ce que nous avons à faire est maintenant insuffisant. Comment arriver à prendre le temps de mettre à profit tous les types d’intelligence ainsi que les multitudes de créativité petit « c » dans nos opérations courantes?


Quelques pistes pourraient être explorées :


- définir des objectifs de recherche et développement et d’innovation;
- valoriser et récompenser les efforts et les initiatives novatrices;
- structurer des lunchs de partage;
- réseauter avec des personnes de différents milieux;
- offrir des lieux sécuritaires pour les nouvelles idées;
- donner du temps pour la réflexion et l’inspiration;
- faire des pauses créativité;
- montrer des images et des exemples d’autres organisations et milieux;
- etc.


Enfin, pour vous, l’été est-elle une bonne période, question de créativité?