L’arrivée du mois de septembre s’accompagne généralement du lancement d’une foule de nouveaux projets organisationnels : révision du système d’appréciation du rendement, optimisation de processus, introduction de nouveaux équipements, implantation d’un nouveau logiciel de gestion de projet, etc. Dans tous les cas, si l’organisation souhaite mettre en place un projet hors de l’ordinaire, une composante essentielle lui sera nécessaire : l’innovation.

Innover, oui, mais par où commencer? Dans un excellent article, McCaffrey et Pearson (2015) proposent trois stratégies pour innover plus facilement… en déjouant les limites naturelles que vous impose votre propre cerveau!

Contourner la fixation fonctionnelle

La fixation fonctionnelle, c’est l’incapacité de voir d’autres utilités à un objet au-delà de son utilisation standard. Difficile d’imaginer spontanément se servir d’une chandelle pour attacher ses souliers… Pourtant, si on gratte la cire, on obtient une corde dont on peut se servir comme lacet! Une excellente stratégie pour contourner la fixation fonctionnelle est de décomposer l’objet (ou le service) pour lequel on souhaite innover en ses composantes : une chandelle est composée de cire et d’une mèche, laquelle est en fait une corde en coton… En partant d’une série de composantes plutôt que d’un objet ayant déjà une utilité précise, il sera beaucoup plus facile pour notre esprit de se projeter hors des sentiers battus.

Esquiver la fixation sur le design

La fixation sur le design est la tendance à se limiter à une ou deux caractéristique(s) du design d’un produit (ou d’un service) lorsque vient le temps de faire preuve d’innovation. Prenons par exemple une entreprise qui souhaiterait innover dans le design de nouvelles bouteilles de shampoing. Spontanément, on pense à modifier la couleur ou la forme de la bouteille… Pour esquiver la fixation sur le design et innover, on doit aller au-delà des caractéristiques communes du design, telles la forme et la couleur dans ce cas-ci. Et si la bouteille faisait de la musique chaque fois qu’on l’ouvrait? Et si la texture était antidérapante? Et si la bouteille était faite en tissu? Et si elle illuminait dans le noir? Et si elle changeait de couleur lorsqu’elle est mouillée? Etc.

Éviter la fixation sur l’objectif

Si on vous demande de trouver une manière de faire adhérer une photo sur un cahier, il est fort probable que la première solution à laquelle vous pensiez soit d’utiliser du ruban adhésif, ou encore, de la colle. Mais si on vous avait plutôt demandé d’attacher une photo au cahier… Vous auriez sans doute pensé à une foule d’autres manières de procéder : utiliser un trombone, du velcro, une corde, etc. L’idée générale pour éviter la fixation sur l’objectif consiste à reformuler le problème pour lequel on souhaite innover en d’autres termes, en utilisant des synonymes ou des mots plus vagues, de manière à élargir les solutions générées par notre cerveau.

En appliquant ces trois stratégies, McCaffrey et Pearson (2015) nous font voir qu’il existe une foule de manières d’aborder un problème sous une panoplie d’autres angles, à condition qu’elles soient combinées aux pratiques gagnantes en innovation! Au plan organisationnel, il s’agit d’abord de s’assurer que la culture en place soit favorable à la remise en question du statu quo. Par exemple, est-il bien vu que vos employés ou vos gestionnaires essayent de nouvelles choses, au risque de commettre des erreurs? Comment a-t-on tendance à accueillir les nouvelles idées au sein de l’organisation? A-t-on un processus solide de gestion du changement pour permettre l’implantation durable de ces nouvelles idées? Etc. Du côté des équipes, les pratiques gagnantes impliquent entre autres la mise en place d’un climat de confiance et de collaboration entre les membres de l’équipe afin que ceux-ci aient le confort psychologique nécessaire pour laisser libre cours à leur créativité, sans craindre le jugement d’autrui.

Alors, qu’attendez-vous? Innovez!